Dans la liste des nouveaux mots de ma fille de 17 mois, il y a « par terre » (prononcez « pa-teh ! »).

Par terre c’est, après les bras de maman, papa ou d’autres « grands », l’endroit le plus familier pour le petit être, depuis l’époque où il ne peut rien faire d’autre que regarder en l’air depuis son tapis d’éveil jusqu’à ses premiers déplacements. Même une fois debout, le sol reste pendant un bon moment plus proche du centre de gravité du bambin que la table, le haut des meubles ou le plan de travail.

Bien des cultures conservent encore un mode de vie proche du sol contrairement au style occidental avec ses chaises, tables, lits surélevés et autres meubles à pieds, loin du sol, cet endroit sale et vulgaire.

En habitant au Japon, j’ai eu l’occasion de tester quotidiennement un mode vie plus proche du sol et j’y ai même pris goût. Lisez plutôt…

Vivre près du sol
Illustration d’abord publiée en japonais sur mon blog « Furansu-jin joshi ga mita Nippon »

En voyageant en Chine il y a une dizaine d’année, j’ai été choquée de voir dans un supermarché un vendeur qui coupait les légumes destinés aux étals à même le sol ! Une Chinoise qui était avec moi à ce moment-là m’avait expliqué que les Chinois ne considéraient pas le sol comme sale. Cette affirmation avait bousculé par mal de mes préceptes, d’autant plus que le sol sur lequel le vendeur coupait les légumes n’était manifestement pas « propre » selon nos standards occidentaux. Une expérience qui m’a fait réfléchir sur la relativité de la notion d’hygiène.

Au Vietnam ou en Inde, j’ai aussi vu des personnes dormir à même le sol, sur le carrelage de leur maison ou le parterre d’un hall de gare sans pour autant que ce soit des sdf.

De façon générale voyager en Asie (hormis au Japon, le pays le plus « clean » que j’ai jamais rencontré, avec la Suisse peut-être) m’a donné maintes fois l’occasion de penser que nous sommes peut-être souvent hygiénistes à outrance et qu’une petite rasade de poussières et de bactéries ne fait pas de mal de temps en temps, toutes proportions gardées.

En tout cas, choisir de vivre près du sol permet finalement d’en prendre plus soin et paradoxalement, celui-ci est souvent maintenu plus propre du fait d’y « vivre ».

Et vous, aimez-vous la vie « pa-teh » ? 🙂